Dans
un article de ZD Net, Jerome Thorel
rend publique la réaction des responsables de Ze Bank après la publication de notre premier papier et de nos
petites copies d'écran. Selon les responsables de Ze Bank, tout ça, c'est beaucoup
de bruit pour rien. Nous allons peut-être vous surprendre, mais on est bien d'accord.
Cette histoire, tout comme Ze Bank et son énorme campagne de teasing, c'est beaucoup de
bruit pour rien... Voici la partie du
papier de Jérôme Thorel qui nous intéresse:
« Du bruit pour rien ». C'est ainsi que Zebank a
qualifié le mini-casse dont cette future banque virtuelle a été victime en début de
semaine.
L'équipe Kitetoa,
qui s'amuse à repérer les sites Internet dont la sécurité est à revoir, a en effet
présenté le 4 avril une série de captures d'écrans qui révèlent certains
détails de Zebank, un projet monté par le financier Bernard Arnault via son fonds à
risque Europ@web. Le serveur pénétré, comme nous l'avions dit dans notre édition d'hier,
n'était donc qu'un bêta site.
Paparazzi du net
« Les pages Zebank dont il est question proviennent
d'un de nos serveurs de développement », confirme la lettre de Zebank, envoyé à
la rédaction de ZDNet par l'intermédiaire des gourous en communication de Bernard
Arnault.
« Sur ce serveur sont stockées les maquettes des pages
d'information destinées à tous les visiteurs du futur site Zebank.com. Ces pages,
masquées mais non sécurisées, ne contiennent aucune information confidentielle [ni
Kitetoa, ni ZDNet n'ont prétendu le contraire, NDLR]. Ce non-événement ne remet donc
absolument pas en cause la sécurisation de notre site transactionnel. »
En privé, un porte-parole de Zebank reconnaît que le
« problème d'image » n'est pas à négliger. Ensuite il ne manque pas de
plaisanter sur les « prétendus exploits » de Kitetoa. « Pour moi c'est
un paparazzi du net, et on ne doit pas réagir autrement que lorsqu'un paparazzi prend des
photos d'un prototype de voiture encore confidentiel... »
Ce n'est pas tout... Dans la journée du 6 avril, les
malins de ZeProject/Zebank ont publié un communiqué en "Une" de ZeProject.com.
Histoire de tenter de récupérer l'histoire à leur profit. Pathétique. Lisez ça ici
Comme nous l'avons expliqué dans notre deuxième papier, les
responsables techniques de Ze Bank ont simplement fait une erreur dans l'administration de
leur serveur qui a abouti à rendre public quelque chose qu'ils souhaitaient cacher, pour
le bon déroulement d'une campagne de teasing savamment orchestrée. Nous n'avons jamais
dit que ce que nous avions fait était un "exploit". Jamais parce que c'est
tellement simple et idiot que nous n'aurions pas cette prétention sous peine d'être
raillés par tous les techniciens...
Ceci étant dit, nous sommes très heureux de voir
que "ces pages, masquées mais non sécurisées, ne contiennent aucune
information confidentielle".
Nous ne reviendrons pas sur l'idée de pages
sécurisées qui nous échappe un peu.
En revanche, parlons un peu de ces pages sur
lesquelles il n'y avait rien de confidentiel... Puisque justement, leur contenu n'est pas
confidentiel...
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Et dire qu'il n'y a qu'un gros singe dans ce
serveur...
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Les grands communicants de
Ze Bank peuvent-ils nous expliquer en prenant un peu plus de temps (et nous leur offrons
tout l'espace qu'ils veulent sur ce serveur) pourquoi cette énorme campagne de teasing
avait été montée (teasing, cela veut dire que l'on garde quelque chose secret, sinon,
ce n'est pas du teasing...). Pourquoi on ne savait rien le contenu du site. Ou encore,
pourquoi on ne savait rien sur les tarifs qui allaient être pratiqués. Ce n'était pas confidentiel, mais c'était caché.
Revenons à ce qui se trouvait sur ce "serveur
de développement"... Rien d'important nous dit-on...
Voici ce que nous avons pu comprendre grâce à ce
que nous avons vu. Zebank sera bien un supermarché financier (un peu comme une banque
classique de nos jours). On pourra:
- ouvrir un compte courant
- passer des ordres de bourse
- obtenir des news financières
- trouver des contrats d'assurance (auto, habitation, santé, assistance)
- acheter des produits financiers pour construire une belle épargne (patrimoine,
immobilier, retraite)
- prendre des crédits (immobilier, revolving, personnels)
- consulter un lexique pour comprendre de quoi on parle
- etc.
Sur un plan général, "Zebank, l'hypermarché
de la finance en ligne met à votre disposition un éventail de produits et de services
choisis parmi les plus adaptés en répondant à l'ensemble de vos besoins". Les
produits en question porteront la marque des partenaires de "l'hypermarché" et
celle de Zebank.
Ze hypermarché est malin. Il propose des kits de
"désabonnement" aux services financiers que leurs clients pourraient avoir.
Ainsi, Ze prospect pourra télécharger des fichiers Word prêts à l'emploi pour
résilier un contrat d'assurance... Ils vont être contents les assureurs, par ailleurs
"partenaires"...
Il y aura dans Ze hypermarché des flux
d'information, "mais aussi des modules de conseil, des guides, des lexiques, des
outils de simulation" et bien sûr, des équipes clientèle à l'écoute, online ou
au téléphone (0800 600 610). Ne parlons pas des forums qui restent présents sur Ze
hypermarché, comme sur Ze Project.
Ze hypermarché se dédouane toutefois de toute
responsabilité si vous téléchargez un virus depuis son serveur, si vous prenez une
décision d'investissement sur la base d'informations fausses diffusées sur son serveur,
etc. Sympa.
Enfin, nous avons pu comprendre, avec ces pages
absolument pas confidentielles, que le site n'était tout à fait prêt...
C'est étrange. Ze hypermarché aurait pu ne rien
dire. Ne pas commenter nos copies d'écran. Mais non, comme CPR/E*Trade en son temps, les
responsables de Ze hypermarché ressentent le besoin de minimiser. De dire qu'il ne s'est
rien passé. D'une certaine façon, ce que nous aurions souhaité est impossible: qu'ils
fassent preuve d'un peu d'honnêteté en disant que oui, ils avaient mal installé leur
serveur sur lequel ils développaient le site et que ces pages devaient normalement
rester "confidentielles" jusqu'à l'ouverture du site. Mais c'est trop demander.
En tout cas en public. Car en privé, dans leurs mails, les responsables de Ze
supermarché le concèdent du bout des lèvres...
C'est déjà ça...
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