[Kitetoa, les pizzaïolos du 
Ouèb

Les gouvernements diffusent un sentiment de peur... Or la peur rend stupide...

Ils provoquent une nouvelle donne dans les relations internationales tandis que les mots perdent de leur sens...

Nul besoin d'être marabout ou de lire dans le marc de café pour comprendre, au lendemain du 11 septembre 2001, qu'il allait se passer quelque chose. Tout était possible. Guerres (on peut aussi appeler cela vengeance), modification drastique des relations internationales et donc, des équilibres précaires existants, escalade de la violence, etc. Tout cela a été imposé à l'ensemble de la planète par le pays le plus puissant, celui qui avait subi cette tragédie (que l'on peut toutefois relativiser au regard du nombre de morts dues à ces attentats récurrents contre la santé publique que sont l'inaction et la passivité face au paludisme ou à la rougeole par exemple: environ 3000 morts contre 1,5 million par an). Ces répercussions ne sont pourtant que la face émergée de l'iceberg. Au delà de ces aspects très facilement visibles, c'est la méthode de gestion politique des pays qui a changé. Les Etats-Unis sont un bon exemple de cette profonde mutation, et cela est parfaitement décrit par Michael Moore dans son dernier livre (Stupid white men). Rien de très neuf, juste une évolution des esprits, une porte ouverte, pas un prétexte, simplement une fenêtre de tir: les esprits choqués des opinions publiques étaient anesthésiés et prêts à tout accepter tant qu'on leur assurait que c'était pour leur bien. Plus près de nous, la Grande-Bretagne avait inauguré le bal avec l'élection d'un dirigeant dont les idées affichées sont de gauche, mais qui, une fois élu, gouverne à droite. En France, les choses sont bien plus amusantes...

A quelques exceptions près, les gouvernements ont accepté d'apporter leur soutien aveugle à leurs homologues américains. Ce soutien passait par une très naturelle aide à la capture des terroristes responsables de ce carnage. Mais aussi par une bien moins logique diffusion d'un vaste sentiment de peur. La peur des terroristes, des Etats voyous, des attaques bactériologiques, nucléaires, des répercussions soudainement évidentes et dangereuses de la contestation du système. En clair: le système actuel (démocratie et capitalisme) ne peut pas avoir tort et dans cette situation de crise, mieux vaut le soutenir! Le vieux concept communiste d'« ennemi du peuple » allait paradoxalement être remis à l'ordre du jour par le capitalisme. Aujourd'hui, il ne fait pas bon être un ennemi du peuple. Or le nombre des ennemis du peuple augmente. La marginalisation des manifestants anti-G8 et leur assimilation à des casseurs (au mieux) ou des terroristes (au pire) en est une bonne illustration. Dans le même temps, on saoule ledit peuple de grandes campagnes de communication abrutissantes dans le but de lui faire oublier la détresse (économique, intellectuelle et politique) dans laquelle on le plonge peu à peu. La télé-réalité est probablement la traduction la plus claire de cette version post-moderne du « pain et des jeux ».

Libertés individuelles pas du tout immuables

Pas du tout à un paradoxe près, le gouvernement américain avait choisi « liberté immuable » comme nom de code pour son opération en Afghanistan, la réponse du berger à la bergère après le 11 septembre. Or les premières victimes de l'onde choc du 11 septembre ont justement été les libertés individuelles. Aux Etats-Unis, le Patriot Act en est la plus atroce illustration. En France, nous avons la LSQ. Le mot terroriste a perdu peu à peu tout son sens, et ce, à l'échelle internationale. Tout le monde devient un terroriste en puissance, selon le bon vouloir des gouvernements. Les seuls à ne pas être des terroristes étant, justement, lesdits gouvernements. Or il y a un léger décalage entre le discours et la réalité (faites ce que je dis, pas ce que je fais) qui ne choque qu'une minorité d'observateurs. Prenons quelques exemples simples afin d'illustrer le propos.

Le gouvernement américain demande que les prisonniers américains en Irak ne passent pas sur les chaînes de TV tandis que le Pentagone ouvre grand les vannes des images de soldats irakiens parqués dans le désert (c'est un peu ce que l'on appelle les psyops -opérations psychologiques- dans leur jargon). Les conventions de Genève justement évoquées par le gouvernement américain ne sont visiblement bonnes que pour certains.

Lorsque les soldats américains sont faits prisonniers, il faut qu'ils soient traités correctement tandis que les gamins et les vieillards endoctrinés de Guantanamo peuvent rester encore longtemps dans un no man's land juridique. Il va sans dire que le débat juridique sur la légalité de la guerre en Irak n'est pourtant pas clos.

La fin des scrupules

Le temps passant, après le 11 septembre, on pouvait naïvement croire que les dirigeants de tous les pays étaient peu à peu remplacés par des clones de G. W. Bush. Mais finalement, l'explication d'un tel infléchissement de la politique économique, sociale et internationale des gouvernements s'explique peut-être bien plus simplement. Par la lâcheté, la petitesse et l'égoïsme naturel des êtres humains? Il doit rester aujourd'hui peu de monde pour croire benoîtement que Saddam Hussein et ses ADM (Armes de Destruction Massives) était un «  danger immédiat » pour la planète. En revanche, tout le monde aura compris les intérêts économiques servis lors des premiers (et des suivants) contrats de reconstruction en Irak. Alors au-delà de ces considération purement mercantiles et ce que tout le monde perçoit comme une forme de trafics d'influences, il est aisé de comprendre que la fenêtre de tir évoquée supra a déniaisé les dirigeants politiques. Ils peuvent désormais gouverner sans complexes. Je suis le RPR opportunément renommé UMP? Je gouverne comme au bon vieux temps. Celui du Général de Gaulle, de Pompidou, et dans une moindre mesure, de Valéry Giscard d'Estaing. Je gouverne pour satisfaire mon électorat de base, pour satisfaire mes amis. Cela inclut évidemment le Medef qui sert de « think tank ». Mais surtout, les tranches les plus aisées de la population. Il n'est plus question de prendre en compte les revendications des partenaires sociaux, comme cela était le cas depuis des années. D'ailleurs certain journal n'hésitait pas à titrer, indigné, au moment des manifestations contre la réforme des retraites : « la rue veut dicter sa loi ». En démocratie, quoi de plus normal pourtant ? Désormais, plus de scrupules ou d'habillages hypocrites : très clairement, la concertation, c'est fini. N'importe quel gouvernement peut tenir tête aux revendications des syndicats. Il semble même que ce soit là qu'il tire ses titres de noblesse (« ils en ont... », pourront dire les veaux dociles -comme disait l'autre-). A terme, les salariés (fonctionnaires ou du secteur privé) vont se lasser. Sans compter les jours de grève non payés. Il faut bien vivre... Un gouvernement obtus gagnera toujours en fin de compte. Surtout s'il a une écrasante majorité au Parlement. Ce qui est le cas de l'UMP. Dans cette nouvelle configuration il faut une structure de communication dédiée au grand public qui soit très chiadée. C'est le cas actuellement où le Premier ministre alterne joyeusement entre paternalisme mielleux et autoritarisme proche du ridicule. Façon: moi je sais, j'ai une vision large des problématiques, je ne peux pas vous expliquer parce que vous ne comprendriez pas, mais obéissez ou alors, vous brûlerez dans les flammes de l'enfer des évolutions démographiques retraiticides. Mais il faut aussi un petit père de la nation qui puisse faire semblant de guider l'action du Premier ministre et de prendre en compte les angoisses du bon peuple. La petite phrase appelant à plus de dialogue social lors de l'intervention du Président de la République le 14 juillet dernier est à pleurer (de rire?) lorsque l'on voit les fâcheuses tendances à l'autisme social du Premier ministre. Jacques Chirac, ferait peut-être mieux de parler directement de ce sujet à son Premier ministre le mercredi plutôt que de l'évoquer à la télévision. D'ailleurs, si cela se trouve, Jean-Pierre Raffarin ne regarde pas la télévision?

Il y a toutefois un détail qui a l'air d'échapper à l'équipe en place. En satisfaisant une tranche très fine de la population (revenus très élevés et Medef), elle s'aliène une partie importante de son électorat. Ainsi, les ouvriers, cadres moyens et autres commerçants séduits par Jacques Chirac vont rapidement comprendre qu'ils devront travailler plus et payer ailleurs ce qu'ils gagnent en baisses d'impôts (la baisse du taux du livret A est un exemple parmi d'autres). D'autant que le gouvernement actuel a majestueusement planté ses prévisions de croissance initiales. Totalement sourd à toutes les alertes lancées par les économistes, Jean-Pierre Raffarin et Francis Mer, son ministre de l'Economie, ont plombé le budget de l'Etat comme jamais depuis des lustres. L'avenir des finances publiques n'est pas rose et dans ces cas-là, chacun sait que le dernier payeur n'est autre que le contribuable. La droite appelle à plus de libéralisme et donc moins d'Etat, à plus de liberté pour les entrepreneurs, elle évoque le marché qui s'auto-régule. Mais dès qu'une grande banque fait faillite, dès qu'une entreprise importante s'écroule (Alstom par exemple), c'est le gentil contribuable (qu'on appelle alors opportunément l'Etat) qui est appelé à la rescousse par les chantres du capitalisme le plus débridé... Mais revenons à nos cadres et autres commerçants. Se sentant soudain floués, ils risquent de ne pas renouveler leur vote lors de la prochaine échéance.

On se trouvera donc dans une situation un peu complexe et probablement pas anticipée par les élites de l'UMP ou par son « think tank ». L'électorat de gauche aura (enfin) bien compris qu'en dépit de son vote massif pour Jacques Chirac (afin de contrer Jean-Marie Le Pen), ses aspirations n'auront jamais été prises en compte un seul instant par le Président de (presque) tous les Français. Alors que chaque président de la Vème République s'est toujours présenté (avec plus ou moins de sincérité, il est vrai) comme le président de tous les Français dès son élection, Jacques Chirac semble avoir mis un point d'honneur à perpétuer la pauvre joie de ses militants aveugles lors des deux tours (un «super, on va gagner», déconnecté de toute mise en perspective, alors qu'on aurait pu attendre de prétendus héritiers du gaullisme un peu de consternation devant les excellents résultats d'un mouvement d'extrême droite). Pour les prochaines fois, l'électeur de gauche s'inscrira donc probablement massivement sur les listes électorales et n'oubliera pas de voter pour le candidat socialiste (échaudé, il évitera le piège de la dispersion de la dernière présidentielle). Une grande tranche (en nombre) de l'électorat traditionnel de l'UMP (la « France d'en bas » dont Jacques Chirac se fout éperdument) se sentira également flouée. Vers où se tournera-t-elle? Vers le Front-National?

En attendant, les apprentis sorciers qui pensent nous gouverner auront très durablement plombé l'économie, créé un sentiment de peur généralisée qui ne peut que contribuer à reculer le moment de la reprise, et préparer le terrain pour le FN ou ce qu'il en reste. Bien vu.

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