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Nicolas Sarkozy, une politique étrangère qui fait peur

« Il sait qu'une actualité chasse l'autre. Lorsqu'il est en difficulté sur un sujet, il crée une actualité sur un autre sujet, ça dissuade les journalistes d'approfondir la première question », estimait l'autre jour l'analyste Claude Fitoussi. Il résume ainsi d'une manière simple et claire l'action politique du ministre de l'Intérieur.

Ca n'a d'ailleurs pas manqué. Après la série de mini-crises récentes sur la démission des juges (1), les arrestations surmédiatisées aux Mureaux ou à ,Corbeil-Essonnes, ses déplacements à l'étranger, la régularisation des sans-papiers ou les squatteurs de Cachan, la surenchère en matière de fichage de la population, le ministre de l'Intérieur que Libération avait rebaptisé « ministre de la Provocation » vient de relancer une petite maskirovska à sa façon.

Il remet en cause le concept de « domaine réservé » du chef de l'Etat. C'est à dire, par exemple, la politique nucléaire du pays ou la définition de la politique étrangère du pays.

Et, détournant l'attention des précédentes mini-crises qu'il a déclenchées, il dévoile -dans une revue plutôt confidentielle mais relayée par Reuters- ses idées en matière, justement, de défense et de politique étrangère.

Ce qui n'est pas inintéressant car, à part le concept sidéralement creux de « rupture », le ministre de l'intérieur n'avait pas dévoilé grand chose de ses projets pour la France et surtout pas les moyens qu'il compte mettre en oeuvre pour les réaliser. S'il ne dévoile pas plus ici lesdits moyens, se contentant de donner un avis général mais personnel sur ces sujets, ces points de vue devraient tout de même faire réfléchir les Français. Car ils ne seront probablement pas sans conséquences pour eux, s'il leur prenait de se choisir Nicolas Sarkozy comme Président.

Vilains terroristes, toujours...

« Aujourd'hui l'adversaire, ce n'est plus l'empire soviétique qui n'existe plus, c'est le terrorisme et la prolifération », indique, selon Reuters, le président de l'UMP, Il estime en outre que la France doit rester une puissance nucléaire et y consacrer les moyens financiers « nécessaires ».

Ce genre de discours n'est en rien différent ce celui qui a permis à George Bush de rester au pouvoir aux Etats-Unis lors de la précédente élection présidentielle, avec les conséquences que l'on sait sur ce pays et plus généralement sur les relations internationales et inter-religieuses.

A force de s'inventer, pour son propre bénéfice politique, un ennemi très dangereux et dévastateur (2.986 morts - contre 53.014 civils et quelque 2.700 militaires américains tués et en Irak) George Bush a fini par susciter un sentiment anti-américain (et plus largement anti-occidental) dangereux dans de nombreuses régions du globe...

Nicolas Sarkozy « juge également qu'une politique de défense "crédible" ne peut se construire que sur une alliance "non exclusive d'autres partenaires" avec la Grande-Bretagne », indique Reuters.

Ce passage peu clair laisse entendre que le candidat de l'UMP souhaite se rapprocher de la Grande-Bretagne et de rejoindre, de fait, le couple Américano-britanique en matière de politique de défense.

Ce qu'il détaille un peu en indiquant que l'isolement de la France « serait une erreur » et que l'axe franco-allemand, « aussi indispensable soit-il, n'est pas suffisant pour relancer l'Europe ». Il se dit également « partisan d'une France amie des Etats-Unis ». Selon Nicolas Sarkozy, la France ne doit pas laisser les Etats-Unis seuls face aux tentatives de l'Iran et de la Corée du Nord de se doter de l'arme nucléaire. « Il est clair que la crise iranienne est sans doute la crise internationale la plus grave actuellement ».

Exit donc l'Afghanistan et l'Irak qui ne sont probablement pas la crise majeure. La plupart des analystes estiment pourtant que les conséquences de ces guerres sont insondables...

Sur l'Irak, le candidat à la présidentielle précise que la France « doit s'impliquer dans la recherche » d'une solution à la crise irakienne et « tourner la page sur les conditions dans lesquelles Américains et Britanniques sont intervenus en 2003 » dans ce pays, indique encore Reuters.

On ne saura pas, à moins peut-être de lire l'interview complète que Nicolas Sarkozy a donné à la revue « Le Meilleur des mondes » (qui compte en son sein quelques intellectuels favorables à la guerre en Irak en 2003), si cette recherche passe par l'engagement de troupes sur le terrain...

Ce qui n'est pourtant pas un sujet anodin.

Quoi qu'il en soit, il faudra visiblement tourner la page.

Russie, je t'aime, moi non plus...

Enfin, toujours pas à un paradoxe près, Nicolas Sarkozy estime qu'il faudrait demander des comptes à la Russie sur la Tchétchénie, la Georgie ou l'Ukraine et à la Chine sur ses prisonniers politiques. Mais dans le même temps, se prononce pour un « projet démocratique d'alliance » entre l'Europe et la Russie. Il y a quelques temps, Sarkozy Nicolas déclarait: « Quand je pense que ceux qui me reprochent de rencontrer Bush sont ceux qui serrent la pogne de Poutine, ça me fait doucement rigoler ».

Enfin, selon Reuters, le ministre « regrette que l'ancien Premier ministre israélien Ariel Sharon n'ait pas été assez soutenu ». Sachant qu'Ariel Sharon est très nettement impliqué dans le déclenchement de la deuxième Intifada, la déclaration de Nicolas Sarkozy a pour le moins de quoi surprendre.

« Lorsqu'il est en difficulté sur un sujet, il crée une actualité sur un autre sujet, ça dissuade les journalistes d'approfondir la première question », estime Claude Fitoussi. Ceci est d'autant plus vrai que la presse se meurt. La presse d'opinion, celle qui creuse s'éteint peu à peu. Libération se vendrait à 142.483 exemplaires en moyenne en 2005-2006. Le Monde diffuse pour sa part à 357.899 exemplaires. L'humanité se meurt, tout comme Libération. Toutes les rédactions sont touchées par des réductions de personnel. La plupart demandent aux journalistes d'exceller dans le bi ou le pluri-media (les journalistes de Libération en savent quelque chose). C'est à dire de produire plus, pour plusieurs supports, avec moins de moyens. Comment leur demander dans ces conditions de suivre leurs dossiers de près? D'autant que pour conserver les 3 lecteurs qui restent, on leur demande de « coller à l'actualilté », pas de « perdre leur temps » à creuser des sujets qui pourraient aider à développer un esprit critique chez leurs « clients ». Bref, les conditions d'une réussite permanente des maskirovskas de Nicolas Sarkozy sont réunies. Et il est probable qu'il l'ait bien compris...

Au regard des chiffres fournis par l'OJD, on peut raisonnablement se poser quelques questions. La presse écrite a-t-elle encore le moindre effet sur l'opinion? Les français sont-ils des veaux, comme disait l'autre, incapables de lire? La presse écrite a-t-elle lassé ses lecteurs, et pourquoi/comment?

Kitetoa






(1) http://www.liberation.fr/actualite/reuters/reuters_france/206146.FR.php

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