Date de parution : 17/12/1996
Un pavé dans la mare des opérateurs télécoms
TF-MediaNet... Pour l'instant, peu de monde peut
associer une activité à ce nom. Pourtant, il s'agit d'une grande première qui ne
devrait pas rester sans conséquences. Telecom Finland,
l'un des plus petits opérateurs nationaux en Europe, a en effet décidé de se lancer
dans la téléphonie au travers d'Internet.
Jusqu'ici, les entreprises de télécommunications se contentaient de décrier cette
technologie < rudimentaire > qui permet à deux détenteurs d'ordinateurs de se
téléphoner au travers du réseau Internet pour le prix d'une communication locale,
quelle que soit la distance qui les sépare. Aucun opérateur n'osait franchir ce pas, qui
consiste finalement à avouer que des technologies permettent aujourd'hui de réduire les
coûts d'une communication téléphonique dans des proportions insoupçonnées. Cette
décision de Finland Telecom devrait ouvrir la voie, les petits camarades ne voulant sans
doute pas perdre une miette d'un marché qui est estimé à 16 millions d'utilisateurs
(dans le monde) d'ici à 1999, selon une récente étude de International Data Corp.
(IDT). Sur ces 16 millions d'utilisateurs, quelque 3,2 millions seront européens.
Finland Telecom est un petit opérateur avec un portefeuille de 5 millions de clients et
un chiffre d'affaires de 2 milliards de dollars en 1995. Petit, mais musclé. Car une
telle décision démontre, s'il en était besoin, que peu de ses concurrents ont -
actuellement - une politique agressive dans ce domaine. Or, avec ou sans l'aide des
opérateurs en situation de monopole, le développement du réseau des réseaux se
poursuivra. Au point sans doute de stigmatiser une situation déjà existante mais peu
médiatisée : la création de déficits commerciaux électroniques. En clair, le
téléchargement d'octets à l'étranger creuse un déficit si la situation n'est pas
réciproque. Dès lors que ces octets ont une contrepartie monétaire, le déficit
redevient plus classique. Et la France n'est pas, pour l'instant, en situation de
générer un excédent. Les opérateurs en situation de monopole ont d'ailleurs été
montrés du doigt par l'OCDE dans un rapport récent,
< Convergence et tarification des infrastructures de l'information : le réseau
Internet >. Selon les experts de l'OCDE, < l'accès à Internet dans les pays où la
concurrence existe au niveau des infrastructures de télécommunications s'est multiplié
six fois plus vite que sur les marchés sous monopole >. De fait, < le prix d'accès
à Internet par ligne louée dans les pays où règne la concurrence est inférieur de 44
% à celui pratiqué dans les pays où l'offre fait l'objet d'un monopole >.
Dans l'Hexagone, France
Télécom a oeuvré pour offrir à tous les Français un accès à Internet pour le
prix d'une communication locale. Mais cet accès se fait au travers des fournisseurs
d'accès privés (ISP). Passons sur Wanadoo, l'ISP de
France Télécom, dont les tarifs sont supérieurs aux offres émanant de sociétés
privées. En ce qui concerne la téléphonie sur le réseau des réseaux, il semble que
l'on en soit encore bien loin. Ou alors, et pour une fois, l'opérateur national ne
médiatise pas beaucoup ses travaux.
Outre Finland Telecom, d'autres opérateurs tentent l'aventure d'Internet. C'est le cas de
Northen Telecom (Nortel), qui va proposer un accès
à 128 kilobits par seconde à ses abonnés. Les heureux abonnés canadiens de Nortel
seront ainsi connectés, grâce à une technologie développée conjointement avec
Motorola, au réseau des réseaux. AT&T a, pour sa part, annoncé une généralisation
de son offre d'accès à l'ensemble des Américains pour un montant de 19,95 dollars par
mois.
Existe-t-il un marché pour le commerce électronique ?
Certains avancent qu'Internet est un < joujou
> sans marché véritable. A tel point qu'on explique, comme chez France Télécom, que
le commerce électronique sur Internet est loin d'atteindre les milliards de francs
générés par le Minitel. Mais à y regarder de plus près, le chiffre d'affaires de la
vente par correspondance sur Minitel représente seulement 7 milliards de francs par an.
Dans le même temps, la société américaine Cisco vient de démentir l'idée selon
laquelle on ne peut rien vendre (ou pas grand-chose) sur le World Wide Web. Son serveur
web a en effet servi de support de vente pour un montant de 75 millions de dollars en cinq
mois d'existence. Et sur la base de ces chiffres, Cisco estime à 1 milliard de dollars le
chiffre d'affaires qui sera réalisé d'ici à la fin de l'année fiscale... Ce montant
est à comparer à un chiffre d'affaires total du commerce électronique de 5,4 milliards
de dollars pour 1996, selon les estimations du cabinet de consultants IDC.
Certains chiffres, outre le commerce électronique, militent en faveur des hypothèses
d'un développement important du réseau et de son utilisation, à la fois par les
ménages et par les entreprises. Il suffit de se pencher sur les montants alloués à la
recherche et au développement par certaines entreprises comme Microsoft ou IBM.
Sachant que ces sommes, pour l'essentiel, sont consacrées à l'adaptation des programmes
à Internet et à la création de nouvelles applications pour investir ce marché.
Microsoft dépensera en 1997 quelque 2 milliards de dollars tandis qu'IBM alloue 5
milliards en 1997 à la recherche et développement, dont 1 milliard pour Internet...
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